Jésus enseignait à une foule assemblée au bord d'un lac. Les gens venaient de différents horizons, mais tous partageaient une inquiétude commune face à l'accumulation incessante de biens et la crise qui en découlait. Un fermier, épuisé par la lutte constante pour la subsistance, demanda à Jésus : Maître, pourquoi, même lorsque nous produisons en abondance, souffrons-nous toujours de pénuries et de crises ?
Jésus répondit par une parabole :
Écoutez l'histoire de trois vignerons qui possédaient des vignobles voisins. Chaque vigneron, désireux de prospérer, travaillait sans relâche pour produire le meilleur vin. Au début, chacun vendait son vin à un bon prix, et leurs affaires prospéraient.
Mais bientôt, animés par le désir de surpasser les autres et de s'emparer de tout le marché, ils commencèrent à augmenter leur production. Ils investirent dans de nouvelles techniques et agrandirent leurs vignobles. Leur ambition n'était pas seulement de satisfaire la demande, mais de la dominer entièrement.
Au fil du temps, cependant, une crise émergea. Les trois vignobles produisaient désormais tant de vin que le marché en était saturé. Le prix du vin chuta drastiquement, car l'offre excédait largement la demande. Chaque vigneron, produisant comme s'il devait fournir tout le marché seul, avait contribué à une surabondance désastreuse.
Les vignerons se retrouvèrent avec des caves pleines de vin invendable et des dettes montantes. Leur course au profit les avait menés à une impasse, où leur soif de domination avait non seulement sapé leur propre prospérité, mais avait aussi déstabilisé toute l'économie locale.
La crise révélait une contradiction profonde : bien que chacun cherchât à maximiser son profit, leur action collective menait à une surproduction et à une dévaluation de leur labeur. Ils étaient pris dans une contradiction en procès, un cycle où leur quête individuelle de profit minait le système même qui devait les soutenir.
Jésus conclut alors : Ainsi, mes amis, voyez comment la poursuite incessante du profit, sans considération pour les besoins réels et l'équilibre collectif, peut conduire à une contradiction profonde. Lorsque chacun cherche à dominer sans mesure, c'est toute la communauté qui souffre. La sagesse réside dans la compréhension que notre prospérité est liée, et que le bien-être commun doit guider nos efforts et nos ambitions.
La foule, absorbant cette parabole, partit méditer sur les implications profondes de ces mots, réalisant que la solution résidait non dans la compétition effrénée, mais dans la coopération et la compréhension mutuelle.
Ce passage fut connu sous le nom de La Parabole des Vignobles Saturés
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