La Parabole du Village des Marchandises, où Jésus évoque le fétichisme de la marchandise et son secret, et sépare les valeurs d'échange des valeurs d'usage

Écouter une lecture, par Céleste :

Un jour, Jésus était entouré de ses disciples, et ils marchaient à travers un marché animé. Les étals regorgeaient de marchandises diverses et les marchands louaient à voix haute la qualité de leurs produits. Un jeune disciple, émerveillé par la multitude des objets, demanda à Jésus : "Maître, pourquoi ces objets, créés par nos mains, sont-ils si désirés et si valorisés, comme s'ils possédaient une vie propre ?"

Jésus, voyant là une occasion d'enseigner une leçon importante, raconta cette parabole :

Imaginez un village où chaque habitant fabriquait quelque chose d'unique : l'un tissait des tapis, l'autre façonnait des poteries, et un autre encore préparait du pain. Chaque artisan mettait son cœur et son âme dans son travail, et les produits de leur labeur étaient échangés sur le marché.

Un jour, un étranger arriva avec une balance et commença à peser les objets, déclarant que certains étaient plus précieux que d'autres, selon le poids d'une certaine pierre brillante qu'il appelait or. Bientôt, les villageois commencèrent à évaluer leurs produits non plus sur la base de leur utilité ou de la joie qu'ils apportaient, mais sur leur poids en or.

Les objets, autrefois des extensions des artisans qui les avaient créés, devinrent des marchandises évaluées selon ce poids étranger. Les relations entre les villageois, jadis basées sur le partage et l'appréciation mutuelle, se transformèrent en transactions froides et calculées. Les marchandises prirent une importance démesurée, comme si elles avaient leur propre valeur, indépendante de l'effort et de l'amour mis dans leur création.

Le village perdit son sens de la communauté et de la valeur personnelle du travail. Les objets, devenus des fétiches, dominaient à présent les pensées et les actions des villageois, éclipsant la véritable essence de leur travail et de leurs relations.

Après avoir raconté cette parabole, Jésus se tourna vers le jeune disciple et dit : Ainsi, mon enfant, comprends que lorsque les produits de notre travail sont réduits à de simples objets d'échange, évalués par des moyens arbitraires, nous perdons notre connexion avec eux et entre nous. La vraie valeur réside dans l'acte de création et dans les relations humaines, pas dans les illusions créées par les marchandises.

La foule, réfléchissant sur ces paroles, prit conscience de la profonde vérité cachée derrière la simplicité de leurs échanges quotidiens.

Et ce passage fut connu sous le nom de La Parabole du Village des Marchandises.